Apiculteur

 

Pose des ruchettes pièges.

J'effectue la pose lorsque les lilas sont fleuris (altitude 640). Passer les parois au chalumeau pour éliminer tout risque de maladie, parfumer l'intérieur avec un peu de baume attire essaim, mettre six cadres construits (ne contenant pas de miel), dont deux vieux, c'est encore meilleur. Il faut au minimum trois cadres construits. Je n'ai jamais vu d'essaim entrer dans une ruchette qui n'avait que des cadres gaufrés. Privilégier une distance d'une vingtaine de mètres du rucher, la hauteur qui semble la plus favorable serait entre un et deux mètres.

Ruchette ayant déjà servi, bien propolisée, garnie de vieux cadres, bien noirs.
On frottera les parois, le fond,
et le dessous du couvre cadres avec une boule de propolis ou vaporiser avec une infusion faite avec de l'eau tiède ou ont trempé des brisures de vieux cadres garnis de pollen, ne pas parfumer la planche de vol.
On peut faire macérer un mois dans de l'alcool de la mélisse broyée, de la propolis, des brisures de trés vieux cadres, une fois filtré cette mixture sert à parfumer les pièges.
Plus d'informations sur:
 
http://www.beekeeping.com/abeille-de-france/articles/piege_essaim.htm

Je vais vous raconter quatre captures d'essaim.

1ère capture.
Situation: Une maison, une cour, un champ avec le rucher à 20 mètres.
Début juin, il est midi, de la cour où je me trouve j'entends un vrombissement inhabituel mais caractéristique du départ d'un essaim. Branle bas de combat immédiat, mon épouse et équipière dans les travaux au rucher se met en poste pour surveiller les évolutions de nos "avettes" voyageuses: devant le rucher, un nuage se forme, se déplace lentement, hésite puis repart. Pendant ce temps, je prépare le matériel; la brouette avec une ruchette 6 cadres dont 5 munis d'une feuille de cire gaufrée et un déjà construit, l'enfumoir toujours présent, prêt pour le service, une brosse à abeilles, un drap blanc (le blanc calme, le noir ou les couleurs vives excitent les abeilles), les tenues de protection (au cas où il y aurait problème), un sécateur s'il y a des branchettes à supprimer ou la branche porteuse à couper. Tout ce petit monde a pris la décision de s'accrocher à une branche basse d'un frêne, ça vrombit fort, le nuage s'est stabilisé à 1 mètre 50 du sol, et l'on perçoit le début de la formation d'une boule, qui grossit à vue d'oeil, le poids de la boule augmente, la branche s'incline lentement. Un quart d'heure après, c'est le calme complet, une magnifique grappe de plus de 3 kg pend au bout de la branche. Le moment d'agir est venu, bien que rien ne presse car l'essaim restera là jusqu'à ce que les éclaireuses aient choisi la nouvelle demeure de la colonie. Nous prenons le temps d'admirer et de photographier ce magnifique essaim. Puisque tout est calme et qu'il fait très beau, inutile d'enfiler les tenues de protection. En phase d'essaimage les abeilles piquent rarement.
Sur les lieux:
1) Nous déplions le drap blanc (2 m x 1 m) sur l'herbe sous la grappe.
2) Je pose la ruchette sur le drap un peu en retrait de l'aplomb de la grappe.
3) Un choc sous la branche et toutes les abeilles tombent sur le drap, cela s'envole de partout et nous sommes entourés d'abeilles. Sur le drap, cela grouille beaucoup. C'est vraiment impressionnant... et passionnant. Les cirières sont tellement prêtes à entreprendre les nouvelles constructions qu'elles laissent échapper sur le drap blanc des paillettes de cire dorée.
Il n'y a qu'à attendre le dénouement et essayer de voir la reine. Ce n'est pas si simple car sa majesté est bien protégée et nous sommes tout de même au milieu d'environ 30 000 abeilles.
Quels critères pour la rechercher?
A) Elle est plus longue que les ouvrières.
B) Elle est peut-être marquée d'un point de couleur, ce qui nous indiquerait son âge.
C) Elle se trouve au centre d'un "paquet" de protectrices.
Notre ruchette leur plaira-t-elle? Des éclaireuses s'engouffrent à l'intérieur, visitent les lieux, si quelque chose ne leur convient pas: odeur..... ce sera le sauve-qui-peut général et toute la troupe retournera former une grappe ailleurs. Aujourd'hui, c'est jour de chance, nous avons droit aux trois étoiles, l'inspection a été satisfaisante. Oh! surprise, c'est la ruée en direction de la ruchette, l'entrée semble trop petite, tout le monde se précipite quitte à escalader ses congénères pour entrer plus vite. Un grand nombre d'ouvrières se met en position de rappel, la tête face au nouveau domicile, le derrière tourné vers le ciel avec la glande de Nasanoff bien visible tout en battant des ailes.
4) Un quart d'heure s'est écoulé, toute la grappe de la branche a disparu dans la ruchette et déjà des ouvrières partent à la recherche de récolte.
5) Aussitôt j'emporte cette nouvelle colonie en place au rucher. Deux à trois semaines plus tard, nous la transfèrerons dans une ruche 10 cadres.
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 2ème capture.
Même situation et même lieu que la 1ère capture avec dans la cour un tas de bois sur lequel j'ai stocké mes ruches, hausses et ruchettes vides.
Il est 11 h 30 nous percevons un léger vrombissement, celui-ci s'amplifie rapidement puis nous apercevons le nuage venant de la vallée qui monte la colline à faible hauteur (à environ 1 mètre 50 du sol), traverse la route et directement s'immobilise devant une ruchette (sur le tas de bois). En un clin d'oeil toutes ces voyageuses entrent dans ce logis. Bravo, les éclaireuses! Guides de première classe, quelle précision!  Le calme est revenu et déjà des ouvrières partent butiner et récolter du pollen. Dans l'heure qui suit, j'en vois qui reviennent avec des pelotes aux pattes.
La veille, mon voisin (qui a une forte appréhension des insectes supposés piqueurs) avait sollicité mon intervention car des abeilles, depuis le matin, et de plus en plus nombreuses, inspectaient un trou dans un mur de sa maison. Après avoir obstrué ce trou, j'avais constaté de l'effervescence au tour du tas de bois. J'ai ainsi compris que c'étaient des éclaireuses en quête d'un domicile. Cette nouvelle colonie fut une très bonne recrue.
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3ème capture, erreur.
Cela partait d'une bonne intention et ce fut l'échec absolu.
Le scénario de départ est le même que dans la 1ère capture, le problème est de leur faire accepter de demeurer dans la ruchette.
L'essaim s'est agglutiné à un buisson à une hauteur de 60 centimètres, facile d'accès, en apparence, ce doit être le rêve. C'est mon jour de bonté: pour montrer que je suis un bon maître, sur les cadres neufs gaufrés de la ruchette, je dépose environ deux cuillères à soupe de miel bien cristallisé. Comme d'habitude, sur le drap la ruchette avec son couvercle, je fais tomber la grappe sur le drap, ça entre à pleine porte. Soudain, le mouvement s'inverse et voilà mes amies qui repartent s'accrocher à un buisson voisin. "Que vous arrive-t-il? .La maison que je vous propose ne vous plaît pas?" Je prends une nouvelle ruchette et recommence. Même scénario, même résultat. On entre partiellement et on repart pour se regrouper un peu plus loin. A la troisième fois, je reprends la première ruchette, j'en frotte les parois intérieures avec de la mélisse fraîche, (odeur que les abeilles aiment). Je recommence avec le même résultat. 4ème, 5ème et 6ème fois, là, je capitule. Je pulvérise sur la grappe de l'eau fraîche, lui met une ombrelle pour qu'elle ne soit pas au soleil ce qui l'inciterait à fuir et j'attends le coucher du soleil pour la 7ème édition avec la ruchette de la première tentative mais sans miel. Cette fois-ci, en un tour de main, l'affaire est jouée, la ruchette est emportée au rucher. Elles sont adorables d'être restées sans aucune agressivité et de m'attendre. Il ne me reste qu'à ramasser le matériel et réfléchir au pourquoi de leur refus de  rester.
Réponse: le miel attirait des pillardes qui déclenchaient la bagarre. L'essaim, lui, n'aspirait qu'à la tranquillité pour se mettre à l'ouvrage.
 
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Comment capturer un essaim qui s'est fixé à six mètres de hauteur?
La réponse, je l'avais lu dans un livre de Marcel Scipion: "L'Homme qui courait après les fleurs" mais elle m'avait laissé perplexe. Un jour, le cas se présenta. Comme je ne veux pas prendre le risque de monter chercher des abeilles à cette hauteur, j'ai donc tenté l'expérience. Sur un drap étendu à la verticale de la grappe d'abeilles j'installe une ruche dix cadres garnie de cire gaufrée, posée en retrait de l'aplomb de l'essaim. Mon fusil de chasse avec une cartouche et pan! dans la branche à 50 centimètres en arrière de l'essaim du côté tronc. Je n'en crois pas mes yeux, c'est d'une efficacité spectaculaire. Le choc du tir fait tomber les abeilles devant la ruche où elles entrent illico.
Cette méthode n'est valable que sur une branche d'un diamètre inférieur à la grosseur d'un bras et sur un arbre de peu de valeur.
Capture courante d'un essaim (à adapter à chaque situation).
Trés important: se souvenir que les abeilles n'aiment pas le vide. Si vous tentez de capturer un essaim avec une ruche ou une ruchette où il manque des cadres vous êtes assuré d'un échec. Les abeiles et la reine entrent et dans les minutes qui suivent tous le monde ressort, autant de fois que vous tenterez de les y introduire.
Pour capturer un essaim de plain-pied il faut : suivant le cas.
Un seau en plastique (plus silencieux que le métal) de 10 à 20 litres.
Un voile, au cas où il y aurait de la rébellion.
Un linge blanc, 0,50 à 1 mètre de large par 1 ou 2 mètres de long me va très bien.
Une louche dans le cas d'un essaim posé au sol.
Un sécateur bien affûté pour couper les ronces et les branchettes qui gêneraient le travail.
Une ruchette six cadres garnie de cire gaufrée, c'est assez grand, léger à transporter.
Un petit pulvérisateur avec de l'eau.
Un enfumoir bien allumé.
Un parapluie pour servir d'ombrelle.
Pas de cadre avec couvain.
Pas de cadre avec provision.
Pas de nourricement.
Il a tout avec lui.
Il ne demande qu'une habitation.
Première étape.
Au départ des abeilles, surveiller leur évolution; en général au sortir de la ruche l'essaim se pose à proximité (parfois pas très longtemps).
Si l'on est présent, dès que l'essaim a formé sa grappe, que le calme est revenu veiller à ce qu'il soit à l'ombre, sinon la créer avec le parapluie, pulvériser d'eau la grappe pour la rafraîchir (pas la noyer), la fraîcheur leur fait prendre patience.
Maintenant vous avez le temps de préparer la capture.
Avec le sécateur bien dégarnir la grappe de tout ce qui pourra gêner le passage du seau.
Étendre le linge blanc à proximité sur le sol, poser sur une extrémité la future demeure, entrée grande ouverte (un essaim se développe plus rapidement dans une ruchette 6 cadres avec transfert trois semaines à un mois plus tard en ruche 10 ou 12 cadres).
Glisser le seau sous la grappe, donner un grand choc pour la faire tomber, déverser le contenu du seau sur le linge blanc juste devant l'entrée (ou sur les cadres).
On recommence l'opération si besoin afin de récupérer le maximum d'abeilles, attendre que le maximum soit entré puis, à petits coups d'enfumoir, guider le restant vers la porte, comme ferait un berger avec son troupeau.
Si besoin, avec le parapluie ombrager l'entrée.
Si l'essaim est au sol ou en un endroit qui ne permet pas l'utilisation du seau utiliser une louche sans racler de parties dures afin de ne pas blesser
les abeilles, ou tuer la reine; à pleine louche mettre tout ce petit monde dans ou devant son nouveau logis.
Dès que l'ensemble est entré et le calme revenu, je mets la ruchette ou ruche à sa place sachant que l'essaim se met immédiatement au travail.
Si la ruchette ne cause aucune gêne on peut attendre tard le soir (en juin 21 heures) pour mettre cette nouvelle colonie en place.
On évite de couper la ou les branches sur lesquelles est fixé l'essaim, d'autres risquent d'y venir.
Ne jamais prendre de risque, on ne joue pas les funambules ou les acrobates pour récupérer un essaim, trop haut, très mal placé ou dans une cheminée, le jeu n'en vaut pas la chandelle, il est si facile de faire un essaim artificiel.
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Une expérience involontaire avec un résultat inexpliqué.
Fidélité à leur propriétaire?

Durant de nombreuses années, je ne pouvais visiter mes ruchers que le dimanche, cela entre 12 et 18h. Durant cette période, je n'ai eu des essaims.... que le dimanche. En semaine, la surveillance journalière était assurée, pour l'un, par un voisin agriculteur retraité apiculteur (2 unités), pour l'autre, par mes parents, les ruches jouxtant leur habitation; jamais ils n'ont eu à m'appeler pour un essaim. Qui plus est, pendant trois ans, j'ai emmené 5 à 6 ruches aux acacias. Elles étaient installées dans une jeune plantation de résineux: le comportement était le même. C'était réjouissant d'arriver le dimanche après midi, de visiter avec beaucoup de minutie les petits arbustes (1 à 2m) et de découvrir un ou deux essaims bien abrités dans les branchages touffus (étaient ils miens ?). Je les capturais de la façon la plus simple qu'il soit, puis je les réunissais deux semaines plus tard à une autre colonie ou deux par deux avec ajout d'une hausse. Durant cette période je n'ai jamais eu de difficulté de capture et jamais de désertion. Ce phénomène a cessé le jour où j'ai fait des visites irrégulières dans la semaine. Je n'ai pas trouvé d'explication plausible. Je pense que cette expérience mériterait d'être tentée par d'autres afin de voir s'il y a rapport de cause à effet. Vous devez penser que mes colonies étaient trop essaimeuses. C'est la nature et j'aimais ces grappes. Je ne suis pas partisan du clippage (couper une partie d'une aile), les reines ne méritent pas un tel traitement. Confirmation de ce qui précède éviterait bien une telle pratique.
Essaim qui retourne en ruche.
Un essaim retourne en ruche, soit sans se poser ou après avoir formé la grappe.
La cause est que les abeilles constatent l'absence de la reine.
Le pourquoi: cela arrive avec l'essaim primaire (vieille reine).
Lors du départ de l'essaim de la ruche-mère la reine tombe au sol seule, (trop lourde ou clipée).
Sans reine les abeilles retournent à la ruche mère.
La reine, elle, ne peut plus y retourner, elle est remplacée, toute tentative sera vouée à l'échec, elle sera tuée dès son entrée dans la colonie.
Si cette reine était tombée avec des abeilles, celles-ci battraient le rappel et l'essaim se regrouperait autour de la reine, à même le sol.
Cette situation se produisait lorsque j'avais des "bournaques" et que l'essaim était réticent à se poser je jetais du sable dans le vol et parfois le sable faisait tomber la reine au sol avec des abeilles.
L'essaim qui est retourné en ruche repart pratiquement toujours le lendemain, mais cette fois avec une jeune reine vierge, et là, l'essaim est très véloce, il arrive qu'il parte comme une flèche sans se poser même un court instant. Heureux celui qui le capture, beaucoup d'abeilles avec une reine jeune qui dans la semaine suivante sera fécondée et en ponte. C'est le jackpot.
Je n'ai aucune solution, cela fait partie des avatars qui arrivent avec les abeilles.
 

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